Consommation moyenne kwh pour 2 personnes par mois : comment adapter la taille de vos panneaux solaires

Deux personnes, un logement, une facture d’électricité qui grimpe… et une question qui revient tout le temps : combien de kWh consomme réellement un foyer de 2 personnes par mois, et quelle puissance de panneaux solaires installer pour y répondre intelligemment ?

Si vous avez déjà tapé cette question dans Google en espérant une réponse simple du type « 2 personnes = X kWh = Y panneaux », vous avez probablement été déçu. La réalité est un peu plus nuancée… mais cela se calcule très bien, à condition de poser le problème dans le bon ordre.

Dans cet article, je vous propose une approche à la fois pratique et chiffrée, inspirée de ce que je fais sur le terrain lorsque j’accompagne des couples dans leur projet solaire : on regarde d’abord la consommation réelle, puis on la traduit en besoin de puissance photovoltaïque, sans oublier quelques marges de sécurité et de bon sens.

Consommation moyenne kWh pour 2 personnes : par où commencer ?

On voit souvent circuler des moyennes nationales, mais il faut bien les comprendre.

Pour un foyer de 2 personnes, en France, on observe généralement :

• Sans chauffage électrique (gaz, fioul, réseau de chaleur…) : entre 150 et 250 kWh par mois, soit 1 800 à 3 000 kWh/an.
• Avec chauffage électrique : entre 400 et 900 kWh par mois en moyenne sur l’année, soit 5 000 à 11 000 kWh/an, avec de très gros pics en hiver.
• Avec chauffe-eau électrique : ajoutez en général 100 à 250 kWh par mois selon le volume et les habitudes de douche.

Vous voyez le problème : un même couple peut consommer 2 000 kWh/an… ou 10 000 kWh/an, selon son mode de chauffage, son eau chaude et son équipement.

La question n’est donc pas seulement : « combien consomme un couple ? » mais plutôt : « de quoi se compose ma consommation, à moi ? ».

Les variables qui changent tout pour 2 personnes

Dans la pratique, quatre paramètres font exploser (ou au contraire réduire) la facture :

• Le chauffage : radiateurs électriques, plancher chauffant, PAC air-air ou air-eau… ou pas d’électricité du tout pour chauffer.
• L’eau chaude sanitaire : ballon électrique, chauffe-eau thermodynamique, gaz, solaire thermique, etc.
• Les usages spécifiques : informatique, multimédia, cuisson, lave-linge, sèche-linge, four, frigo, congélateur.
• Le style de vie : télétravail à temps plein ou journées passées dehors, équipements en veille, température de consigne, etc.

Sur une maison où j’ai travaillé en Ardèche, un couple de jeunes retraités consommait autour de 6 500 kWh/an, principalement à cause du chauffage électrique dans une maison mal isolée des années 80. Une autre installation, pour un couple en appartement récent chauffé au gaz, affichait à peine 2 000 kWh/an : pas le même scénario, pas la même stratégie solaire.

Comment calculer votre consommation réelle (et ne plus se fier aux moyennes)

Avant de dimensionner vos panneaux solaires, il faut partir de vos chiffres réels, pas de moyennes nationales.

Voici une méthode simple en 3 étapes :

1. Sortez vos factures d’électricité

• Récupérez vos 12 derniers mois de factures.
• Notez la consommation annuelle totale en kWh (souvent déjà indiquée).
• Si vous avez un compteur Linky, vous pouvez aussi télécharger vos courbes de charge sur l’espace client du fournisseur.

2. Calculez votre consommation moyenne mensuelle

Formule toute simple :

Consommation moyenne mensuelle (kWh/mois) = Consommation annuelle (kWh/an) ÷ 12

Exemple :

• Votre facture indique 3 600 kWh/an.
• Votre moyenne mensuelle est donc de 300 kWh.

3. Identifiez la part « incompressible » et la part « saisonnière »

C’est important pour les panneaux solaires, qui produisent plus en été qu’en hiver :

• Comparez vos consommations d’hiver et d’été.
• La différence importante en hiver est souvent liée au chauffage.
• Ce qui reste, c’est votre socle d’usages permanents : frigo, lumière, cuisine, multimédia, etc.

Ce socle sera beaucoup plus facile à couvrir par le solaire que votre chauffage électrique en plein mois de janvier.

Traduire votre consommation en puissance de panneaux solaires

Une fois que vous connaissez votre consommation, la question suivante est : combien de kWc installer ? (kWc = kilowatt-crête, puissance théorique de vos panneaux dans des conditions optimales).

Pour dimensionner correctement, on utilise deux notions :

• La production annuelle par kWc.
• Votre objectif : autoconsommation partielle ou maximale, avec ou sans stockage.

Production d’1 kWc en France

En métropole, une installation bien orientée (plein sud, 30–35° d’inclinaison, pas d’ombre importante) produit en gros :

• Entre 1 000 et 1 400 kWh/an par kWc, selon la région.

Quelques ordres de grandeur :

• Nord / Nord-Est : ~1 000 à 1 100 kWh/an/kWc.
• Ouest / Centre : ~1 100 à 1 250 kWh/an/kWc.
• Sud / Sud-Est : ~1 300 à 1 400 kWh/an/kWc.

Autrement dit, 3 kWc de panneaux peuvent produire autour de 3 300 à 4 000 kWh/an, selon où vous habitez.

Objectif : couvrir quelle part de vos 300 kWh/mois ?

Pour un foyer de 2 personnes consommant par exemple 300 kWh/mois (3 600 kWh/an), il faut se poser la question suivante :

Est-ce que je veux couvrir 100 % de ma consommation annuelle en bilan ? Ou est-ce que je vise plutôt un taux d’autoconsommation élevé à l’instant T ?

Nuance importante :

• Vous pouvez produire autant de kWh annuels que vous consommez, tout en continuant à acheter de l’électricité en hiver et en revendant le surplus en été.
• Les panneaux solaires ne calent pas leur rythme sur vos soirées de janvier…

Sur un réseau comme celui d’Enedis, le schéma typique pour un couple de 2 personnes, c’est donc :

• Installer assez de panneaux pour équilibrer une bonne partie de sa consommation annuelle.
• Optimiser l’autoconsommation en décalant certains usages (lave-linge, ballon d’eau chaude, etc.) sur les heures ensoleillées.

Exemple chiffré : un couple, 300 kWh/mois, sans chauffage électrique

Prenons un cas très courant : un couple dans une maison bien isolée, chauffée au gaz, avec un chauffe-eau électrique classique.

Ils consomment environ :

• 3 600 kWh/an (soit 300 kWh/mois).
• Ils habitent dans l’Ouest de la France, production moyenne estimée : 1 150 kWh/an/kWc.

Étape 1 : puissance nécessaire pour compenser 3 600 kWh/an

On applique :

kWc nécessaires = Consommation annuelle ÷ Production annuelle par kWc

Soit :

kWc nécessaires = 3 600 ÷ 1 150 ≈ 3,1 kWc

Dans cette configuration, une installation de 3 kWc permettrait déjà :

• De produire autour de 3 300 à 3 500 kWh/an.
• De couvrir quasiment toute la consommation annuelle en bilan, avec une partie autoconsommée et une partie revendue au réseau.

Étape 2 : combien de panneaux cela représente-t-il ?

En 2024–2025, les panneaux résidentiels font généralement :

• Entre 380 et 430 Wc par panneau, pour une surface d’environ 1,7 à 2 m².

Pour 3 kWc, il faut donc en moyenne :

• 3 000 Wc ÷ 400 Wc ≈ 8 panneaux.

C’est typiquement une surface de 14 à 16 m² de toiture.

Cas particulier : 2 personnes avec chauffage électrique

Les choses changent radicalement si votre chauffage est électrique. Prenons un autre exemple :

• Couple dans une maison de 90 m², chauffage par radiateurs électriques.
• Consommation annuelle : 8 000 kWh/an (≈ 667 kWh/mois en moyenne).
• Situation géographique : Sud-Ouest, production estimée : 1 250 kWh/an/kWc.

Si l’on vise de compenser l’ensemble de la consommation en bilan annuel :

kWc nécessaires = 8 000 ÷ 1 250 ≈ 6,4 kWc

Vous vous retrouvez alors avec :

• Une installation de l’ordre de 6 à 7 kWc.
• Soit environ 15 à 18 panneaux.
• Une surface de toiture sollicitée de l’ordre de 30 à 35 m².

C’est techniquement faisable sur de nombreuses maisons, mais ce n’est pas toujours optimal économiquement : couvrir le chauffage électrique intégralement avec du photovoltaïque en hiver est illusoire sans stockage massif et sans surdimensionner fortement l’installation.

Dans ce type de configuration, j’oriente souvent les couples vers une stratégie mixte :

• Dimensionner le solaire pour couvrir les usages permanents + une partie du chauffage de mi-saison.
• Travailler en parallèle sur l’isolation ou un changement de système de chauffage (PAC, poêle à bois, etc.).

Autoconsommation vs revente : quelle stratégie pour un foyer de 2 personnes ?

Quand on dimensionne une installation photovoltaïque, il ne s’agit pas seulement de « matcher » consommation annuelle et production. Il faut aussi se demander :

Que va-t-il se passer pour chaque kWh produit à midi en juillet ?

Pour un couple qui travaille à l’extérieur, beaucoup de production risque de partir en injection sur le réseau. Il y a deux grandes stratégies :

• Autoconsommation avec vente de surplus : très répandue. Vous consommez ce que vous pouvez en direct et revendez le reste.
• Vente totale : plus rare aujourd’hui en résidentiel, mais intéressante dans certains cas (toitures agricoles, par exemple).

Pour un foyer de 2 personnes, l’optimum économique se trouve souvent autour de :

• 2 à 3 kWc si votre consommation est faible (2 000 à 3 000 kWh/an).
• 3 à 6 kWc si votre consommation est plus élevée (4 000 à 8 000 kWh/an), en fonction de vos horaires de présence.

L’idée n’est pas forcément de tout couvrir, mais de maximiser la part de production que vous consommez vous-même. Un kWh solaire autoconsommé vaut plus économiquement qu’un kWh revendu.

Et les batteries dans tout ça ?

On me pose souvent la question : « Thomas, si on rajoute une batterie, on peut viser l’autonomie pour 2 personnes, non ? »

La réponse courte : oui pour lisser une partie de la journée, non pour l’hiver entier.

Une batterie domestique typique (5 à 10 kWh utiles) permet :

• De stocker le surplus de la journée pour le consommer le soir.
• De réduire encore vos injections au réseau.
• De mieux valoriser votre production si vos usages sont surtout en soirée.

Mais elle ne règle pas le problème saisonnier : en décembre, si vos panneaux ne produisent que 3 à 4 kWh certains jours, la batterie restera simplement peu chargée.

Pour un couple de 2 personnes, investir dans une batterie n’est intéressant que si :

• Votre consommation du soir est importante.
• Votre installation est déjà de taille significative (≥ 4–5 kWc).
• Vous cherchez à optimiser fortement votre taux d’autoconsommation.

Comment adapter finement la taille de vos panneaux : la méthode que j’utilise sur le terrain

Pour que ce ne soit pas qu’un exercice théorique, voici la démarche que j’applique généralement chez un foyer de 2 personnes :

• Étape 1 – Analyse des factures : récupération des 12 derniers mois, identification de la consommation annuelle et des pics saisonniers.
• Étape 2 – Inventaire des usages : type de chauffage, eau chaude, cuisson, équipements spécifiques (sèche-linge, clim, voiture électrique, etc.).
• Étape 3 – Simulation de production : selon l’orientation de la toiture, la région, les ombrages, on obtient un rendement annuel par kWc.
• Étape 4 – Scénarios :
  • Scénario « sobriété + couverture des usages permanents ».
  • Scénario « confort + couverture partielle du chauffage ».
  • Éventuellement scénario avec batterie si cohérent.
• Étape 5 – Arbitrage économique : devis, aides, temps de retour sur investissement, en tenant compte de l’augmentation probable du prix de l’électricité.

Dans 8 cas sur 10 pour un couple, on arrive à une installation entre 3 et 5 kWc, bien dimensionnée, bien autoconsommée, avec un temps de retour raisonnable.

Quelques repères rapides pour vous situer

Pour vous donner des ordres de grandeur concrets, voici des cas typiques :

• 2 personnes, appartement, chauffage collectif, eau chaude gaz, peu équipés :
  • Consommation : 1 500 à 2 500 kWh/an.
  • Puissance solaire cohérente : 1,5 à 3 kWc (si toiture ou ombrière disponible).
• 2 personnes, maison récente, chauffage gaz ou PAC, chauffe-eau électrique :
  • Consommation : 3 000 à 5 000 kWh/an.
  • Puissance solaire cohérente : 3 à 4,5 kWc.
• 2 personnes, maison plus ancienne, chauffage électrique + chauffe-eau électrique :
  • Consommation : 6 000 à 10 000 kWh/an.
  • Puissance solaire cohérente : 4 à 7 kWc (en gardant en tête qu’on ne couvrira pas tout le chauffage hivernal).

Ce ne sont pas des prescriptions, mais des fourchettes dans lesquelles tombent la majorité des couples que je rencontre.

Réduire avant de produire : le réflexe gagnant pour 2 personnes

Adapter la taille des panneaux à votre consommation, c’est bien. Mais adapter un peu votre consommation aux panneaux, c’est souvent encore plus rentable.

Avant – ou en parallèle – d’installer des panneaux solaires, quelques pistes à très fort impact :

• Isoler le ballon d’eau chaude et régler sa température (souvent inutile de dépasser 55–60°C).
• Traquer les veilles : box, TV, équipements multimédia, appareils en veille permanente.
• Décaler les usages « lourds » (lave-linge, lave-vaisselle) sur les heures ensoleillées si vous avez du PV.
• Remplacer le vieux frigo ou congélateur hyper énergivore par un modèle classé A ou B (nouvelle étiquette).
• Revoir la température de chauffage : 1°C de moins, c’est souvent 7 % d’économie.

Ces ajustements permettent parfois de gagner 500 à 1 500 kWh/an, ce qui vous autorise soit une installation plus petite, soit un meilleur taux de couverture de votre consommation avec la même puissance solaire.

En résumé : comment passer de « 2 personnes » à une installation solaire cohérente

Plutôt que de se fier aveuglément à une « consommation moyenne kWh pour 2 personnes », la démarche la plus efficace pour choisir la taille de vos panneaux solaires est la suivante :

• Partir de vos données réelles : factures, usages, saisonnalité.
• Estimer la production locale par kWc selon votre région et votre toiture.
• Définir un objectif : couvrir les usages permanents ? viser un certain pourcentage de votre consommation totale ?
• Simuler plusieurs puissances (2, 3, 4, 5 kWc…) et regarder leur impact en kWh produits, en taux d’autoconsommation et en budget.
• Ne pas oublier les travaux « passifs » (isolation, chauffe-eau, équipements) qui peuvent alléger considérablement la facture avant même d’ajouter le moindre panneau.

Avec cette approche, un foyer de 2 personnes peut passer très rapidement d’un projet flou du type « on pense mettre des panneaux » à un projet chiffré, cohérent, appuyé sur des données solides : votre consommation, votre toit, votre mode de vie… et non une moyenne statistique où vous n’êtes qu’un point de plus sur une courbe.